Au rythme où augmentent les prix de l’immobilier, les futurs acheteurs d’une première maison n’auront pas la tâche facile. Mais comme parent, vous pouvez utiliser l’épargne-études afin de leur faciliter la tâche.
Les chiffres ne mentent pas. Selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, le temps moyen pour accumuler la mise de fonds minimale de 5 % est passé de 3 ans en 2000 à un peu plus 6 ans en 2020. Et ça ne risque pas de s’améliorer dans les prochaines années.
Comme parent, il y a de quoi s’inquiéter : nos enfants pourront-ils un jour se payer une maison ?
Mais en tant que parent, nous voulons aussi offrir le meilleur à nos enfants. La meilleure chose à faire est peut-être d’utiliser votre angoisse afin de trouver une solution : qu’est-ce que je peux faire pour aider mon enfant à acheter une maison ?
Des stratégies, il en existe plusieurs, selon votre situation. L’une qui a retenu mon attention est celle impliquant le régime enregistré d’épargne-études. (REEE)
Le fonctionnement du REEE
En plus de pouvoir y faire fructifier de l’argent à l’abri de l’impôt, le REEE donne droit à des subventions pour les premiers 2500 $ investis chaque année, peu importe votre revenu familial. Ainsi, vous disposez d’un « cadeau » de 20 % du côté fédéral et de 10 % du provincial. À cela s’ajoute le rendement, selon le type de placement que vous choisissez.
Supposons que dès la naissance de votre enfant, vous ouvriez un REEE. Vous y placez 2500 $ par année et s’ajoutent les subventions de 30 %, soit 750 $ supplémentaires. Pour ces 3250 $ investis, vous visez un rendement annuel de 4 % par année. Dans 18 ans, le solde des subventions et de votre investissement totalisera théoriquement 87 200 $.
S’il entame des études supérieures, votre enfant aura droit de retirer les montants des subventions ainsi que les intérêts. Quant à vous, vous pourrez soit reprendre les 2500 $ par année que vous avez investis ou encore les donner à votre enfant.
Pour la mise de fonds
Si vous utilisez l’épargne-études pour payer les frais de scolarité de votre enfant, cela pourrait lui éviter de s’endetter pour étudier, et lui permettre ainsi de mettre moins de temps à accumuler la mise de fonds de sa future maison.
Mais supposons que dans 18 ans, vos revenus vous permettent de payer de vos poches les frais de scolarité de votre progéniture. Dans ce cas, pourquoi ne pas lui donner un coup de pouce financier en lui « donnant » l’intégralité de l’épargne-études, soit les subventions, le rendement et votre mise de départ ? Vous pourriez avoir accumulé l’équivalent d’une belle mise de fonds pour une maison.
Mais attention à ne pas donner tout cru dans le bec. À 18 ans, avec 87 200 dollars en poche, c’est facile de partir sur le party.
Selon Vincent Therrien, conseiller en sécurité financière chez l’Industrielle Alliance, « donner de l’argent n’est pas toujours la solution. Pour responsabiliser vos enfants, il vaut souvent mieux leur donner des choses qui génèrent de la valeur et miser sur leur éducation financière. »
Il propose par exemple d’utiliser l’argent afin d’investir dans un plex, notamment pour loger l’enfant le temps qu’il est aux études.
Non seulement l’argent investi responsabilisera votre enfant et l’aidera pour ses études, mais le rendement sera décuplé grâce aux gains et aux revenus produits par l’immeuble.
Dans quelques années, lorsque ses études seront terminées, votre enfant pourra refinancer son immeuble afin d’acheter sa maison tout en conservant son investissement immobilier initial.
Ce sera probablement la meilleure décision financière que vous l’aurez aidé à prendre.
Conseils
-Pour responsabiliser vos enfants, l’argent ne doit pas être un tabou. Parlez d’argent avec eux et impliquez-les dans le processus d’épargne-études.
-N’oubliez pas que pour pouvoir retirer l’argent de l’épargne-études sans pénalité, votre enfant doit être inscrit à des études supérieures.
-Un conseiller financier pourra vous aider à élaborer la meilleure stratégie d’épargne pour vos enfants.
Source Journal de Montréal Ghislain Larochelle